Sophrologie: étymologie

Chaque mot s’inscrit dans une histoire singulière, avec des racines plus ou moins précises.

La connaître, c’est ajouter de la saveur, de la compréhension au fond et à la forme du mot.

Rejoindre un inconscient collectif.

Même si,- est-il utile de le préciser, le sens d’un mot ne se réduit pas à son étymologie. Mais il le précise, l’affine, le complète.

Alors, qu’en est-il du mot sophrologie ?

Pour illustrer mon propos : le dictionnaire étymologique de la langue grecque, de P Chantraine.

1. Sophos

Le début du mot sophrologie – soph, renvoie au mot grec sophos.

Que signifie sophos ?

– «  qui sait , qui maîtrise un art ou une technique » tel un artisan ou un poète, ou encore un musicien

– «  instruit, intelligent »

– est dit d’une loi, d’un comportement, d’une pratique habile

Quel rapport avec la définition de la discipline  ?

Ce qu’il est intéressant de retenir :

– la sophrologie est avant tout une habileté pratique, une sagesse pratique, un art de vivre. On ne connaît la sophrologie qu’en la pratiquant.

– oui, elle permet d’acquérir une connaissance. Laquelle ? « Connais – toi toi – même », disait Socrate.

Est-ce important ?

On peut conduire un véhicule sans l’écouter. Naviguer à vue. Mais il est aussi possible d’ouvrir le capot de la voiture. D’apprendre à la connaître pour l’utiliser au mieux, en conscience. Pour la comprendre avec bienveillance, apprendre à regarder le trajet à plus ou moyen terme….

2. Phrên

Seconde racine du mot sophrologie: phrên.

L’étymologie de cette seconde racine est plus compliquée.

Il s’agirait à la fois de « diaphragme », « péricarde, « entrailles », « coeur comme étant le siège des passions », « esprit » «  âme végétative ».

Sous Homère, c’est un terme souvent employé au pluriel. L’identification de l’organe représenté par le mot phrên ne fait pas l’unanimité sur une même période de l’histoire, ni à travers l’histoire. Cependant, une récurrence particulière est attribuée au mot « diaphragme ».

Que retenir ?

La pluralité de sens dans l’histoire de cette partie du mot. Elle fait ,- pour moi, écho à la diversité des phénomènes à vivre en pratiquant la discipline qui oui, attribue une place primordiale au corps.

En effet, la sophrologie touche:

– l’ensemble du schéma corporel

– les différents éléments de l’homme : âme et/ou esprit, valeurs, émotions….

Et cette racine Phrên nous le rappelle.

Si dans l’histoire du mot le « diaphragme » a une place singulière, il est bon de rappeler la place primordiale accordée par la sophrologie à la respiration.

3. Logos

Le sens originel de ce mot , – moins connu, est « rassembler, cueillir ».

Il a fini par évoluer vers un emploi lié au sens plus souvent cité , de « raconter, dire ».

Primordial aussi : la sophrologie peut se dire, se présenter, être comprise par la raison. Cela, en rassemblant les études faites, les expériences vécues, les différentes sources dont est issue la discipline.

Des protocoles existent à présent. La sophrologie a ses propres règles, principes, objectifs.

Alors, quelle définition, en prenant en compte ce rapide parcours étymologique ?

La sophrologie est cette pratique qui rassemble des techniques issues de sources différentes. Elle permet de se connaître, d’intégrer dans son esprit, sa conscience, sa corporéité, sa pleine humanité.

Cela, pour apprendre à vivre le mieux possible avec soi même, quelles que soient les épreuves et les étapes de nos vies, tout simplement.