Maîtresse, explique moi la sophrologie, s’il te plaît!

– D’accord. Tu es prêt à m’écouter?

– Oui!!!

– Imagine, devant toi, un bel escalier… tu choisis sa taille, sa couleur… le matériau qui le constitue….

– C’est fait!!!!

– Chaque marche représente les exercices de sophrologie que tu vas faire.

Tu sais pourquoi j’ai choisi un escalier?

– Non ma maîtresse….

– Parce que la sophrologie demande des efforts, comme lorsque tu montes une marche…

– J’ai compris!

– Très bien!!!

Les premiers exercices t’aideront à te détendre, à respirer pour te calmer…

– A avoir moins peur devant un exercice?

– Oui, aussi…

– Alors je monte cette marche tout de suite!!!

Est-ce que ça aiderait aussi le maître à être moins triste?

– Oui. La sophrologie aide aussi les adultes, les maîtres, les mamans, … c’est pour cela que des livres existent sur la sophrologie. Tout le monde peut s’y exercer, monter des marches, être mieux chaque jour.

Mais, on peut encore aller plus loin.

– Je veux savoir!!!

– La sophrologie permet aussi de trouver des solutions dans des difficultés plus personnelles…

– Comme moi, quand je n’arrive pas à me concentrer? Ou…. Quand je fais encore pipi au lit et que je pleure en secret?!

– Par exemple. Mais pour cela, il faudra que ta maman t’emmène chez un sophrologue.

– Il peut faire quoi, ce monsieur? Ou une dame?

– Une dame, ou un monsieur. IL t’aidera à gravir les autres marches de l’escalier… par exemple, t’aider dans les soucis que tu viens de dire, et…à ne plus avoir peur de lever la main en classe, à apprendre mieux tes leçons, à être plus fort en orthographe….

– Et…. Ça enlèverait les colères de Jules?

– La sophrologie aide à gérer les émotions, à comprendre comment elles fonctionnent….

– Jules n’essaierait plus de me taper?

– Peut-être, oui.

– Trop bien! Alors, pourquoi on apprend pas ça à l’école??

– Peut – être, un jour….. je l’espère!

Mais on n’apprend pas la sophrologie comme on apprend les mathématiques… ou le français… et il est très difficile pour une maîtresse d’être sophrologue. Ce n’est pas le même métier. Par exemple, si la maîtresse te dit où tu dois mettre un « s », avec la sophrologue tu verras comment et où tu les caches, pour que tu ne les oublies plus.

Revenons à notre escalier. Tu sais, il y a encore d’autres marches à monter…. Même si beaucoup de personnes s’arrêtent à ce niveau de pratique. Ce qui est déjà bien!

– Oh je te suis, ma maîtresse!!! Je veux monter encore plus….

– Au fil des exercices, tu apprendras à te connaître mieux, et de ce fait, tu seras de plus en plus à l’aise dans ta vie. Au début, c’est un peu comme si tu étais dans une voiture, assis à l’arrière, tu te débrouilles en fonction des mouvements que tu sens. Puis, à force de faire des exercices, c’est toi qui commenceras à rouler, car tu connaîtras la voiture…. Ton corps. Tu arriveras à mieux prendre les virages, à savoir réagir au bon moment….

– J’aimerais apprendre à rouler…

– Tu apprendras.

– Et…. La dernière marche, c’est quoi???!!!

– Les premières marches t’apprennent la concentration. Peu à peu, tu découvriras la contemplation: tu arriveras à te regarder de l’intérieur…. C’est un beau chemin.

Tu prendras conscience de ta force, de ta conscience, de tes valeurs….

Tu comprends?

– C’est un peu compliqué.

– C’est normal. Je te parle d’un paysage que tu ne connais pas encore. Pour le moment, – aux premières marches, tu apprends les mouvements de ton corps lorsqu’il respire.

Mais je vais répondre à ta question. Sache qu’il n’y a pas de dernière marche en sophrologie. S’il y a trois niveaux de pratique en tout, personne ne peut dire qu’il a fini d’apprendre à se connaître. C’est un long chemin d’éveil, ou comme a dit un grand monsieur, un chemin qui te permet de sortir d’une caverne. Celle de l’ignorance de soi.

Tu te souviens quand j’ai écrit le verbe être au tableau, au présent de l’indicatif?

– Oui, ma maîtresse.

– Et bien, au bout de l’escalier, c’est un peu comme si tu pouvais vivre cette conjugaison en toi. Elle passe du tableau noir de la classe au livre scintillant de ta propre vie. Libre, et heureux.

Tu comprends mieux?

– Oui, ma maîtresse que j’aime très beaucoup fort….

Dis, tu vas m’aider à monter, hein?!

Doris VONAU


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